Le développement de la zone El Khanka - Actualités

Le développement de la zone El Khanka

mer 03 Nov 2010

El Khanka est une zone informelle, située en périphérie du Caire. Cette zone, oubliée de l’Etat, fait face à de nombreuses problématiques.

Manque d’infrastructures (école, hôpitaux…), de services (collectes des ordures, transports, téléphonie…), d’accès au réseau d’eau potable, problèmes d’évacuation des eaux usées, surpopulation, logements insalubres… Pour les milliers de familles qui habitent El Khanka, nombreuses sont les difficultés qui ponctuent le quotidien : chômage, emplois informels, conditions sanitaires déplorables, mauvais état de santé, mortalité infantile, malnutrition, illettrisme, maltraitance... La survie des familles se fait au jour le jour.

De fait, les problématiques liées aux quartiers d’El Khanka ont bien sûr une incidence sur la vie des enfants qui y grandissent. Les conditions de vie des enfants ne leur offrent pas la possibilité de se développer pleinement, au regard de leurs besoins si spécifiques. Dans ce contexte de mauvaises conditions économiques, l’enfant joue souvent un rôle important dans le financement du foyer et l’on enregistre un taux élevé d’enfants travaillant pour aider leur famille à subvenir au quotidien. Aussi, la difficulté d’accès à l’eau engendre de faibles conditions d’hygiène et la propagation d’épidémies et de maladies, qui corrélée à la pénurie des services sanitaires augmente considérablement la mortalité infantile et le mauvais état de santé des enfants en général.

De plus, les obstacles liés à l’accès à l’éducation sont nombreux : manque d’établissements scolaires (1 seule école pour plus de 60 000 habitants), des classes surchargées (entre 50 et 60 enfants/classes), incompréhension des programmes scolaires par les élèves à cause de l’insuffisance d’explications données par les professeurs, du recours aux cours de soutiens scolaires obligatoires payants pour assurer le passage en classe supérieure, de la maltraitance des élèves qui peuvent être battus ou injuriés par les professeurs, d’absence d’un milieu adéquat pour étudier à la maison et de l’analphabétisme élevé chez les parents qui influe négativement sur l’éducation des enfants. Ces situations qui mettent en situation d’échec les enfants entrainent dans la plupart des cas l’abandon de l’école.

L’amélioration du système éducatif représente donc un enjeu majeur pour la zone d’El Khanka. Il est nécessaire d’offrir aux enfants la possibilité de suivre un apprentissage général aussi bien que professionnel afin que ces « hommes de demain » puissent construire un avenir meilleur pour leur communauté. C’est de ce constat qu’est née l’association égyptienne Lekaa avec qui Asmae-Sœur Emmanuelle s’est engagée depuis 2005 afin d’inciter la communauté d’El Khanka à découvrir et valoriser les capacités de ses enfants. Il s’agit dans ce projet ambitieux d’y associer les enfants, leur famille et toute la communauté d’El Khanka.

Le projet vise donc à mettre en œuvre diverses activités éducatives et artistiques, des cours de soutien scolaire, des sorties pédagogiques, des rencontres de conscientisation orientées soit vers les enfants, soit vers leurs familles, des cours d’alphabétisation des mères, des consultations sanitaires et médicales, des séances de formations et des chantiers de jeunes… Il s’agit plus spécifiquement de développer les capacités d’apprentissage et les compétences sociales et éducatives des enfants, de soutenir les familles afin de fournir aux enfants un milieu favorable, permettant le développement de leurs capacités et de renforcer les aptitudes de la communauté à soutenir et encourager le développement des activités du projet. Tels sont les défis auxquels ont décidé de faire face Asmae-Sœur Emmanuelle et son partenaire égyptien Lekaa.