L’amour plus fort que la vengeance - Actualités

L’amour plus fort que la vengeance

lun 05 Oct 2009

Une histoire de cœur, de courage et de conviction qui a ému les membres de notre Fondation.

De 1975 à 1979, sous la conduite du gouvernement de Pol Pot, le Cambodge a connu pendant 4 années un terrible auto-génocide.

Le village de Banteay Meas, à la frontière vietnamienne au Sud du pays, n’a pas échappé aux massacres des khmers rouges. Savong et Myra, un jeune couple du village, ont ainsi souffert de la mort violente de leurs parents et amis, dénoncés ou assassinés le plus souvent par leurs cousins, leurs voisins. Ils ont connu la vie dans les camps, les travaux forcés, la fuite sous les balles avant d’obtenir leur statut de réfugié politique en France.

Mais, une vingtaine d’années plus tard, après un voyage au Cambodge, Savong a décidé de reconstruire son village natal ruiné par la guerre et isolé en zone rurale. Cette opération ne peut s’opérer sans la reconstruction des hommes, d’anciens khmers rouges rongés par le dégoût de leurs actes. Savong a donc choisi de s’installer au village auprès des habitants … aux côtés des assassins de ses parents. Sa volonté de recréer de la vie au village est plus forte que toute envie de vengeance !

Avec l’aide de Myra restée en France et d’un réseau d’amis, les premiers besoins alimentaires ont pu être financés. Puis, l’association Touk Méas – La Pirogue d’or, créée en 2002, a régulièrement réuni des fonds pour soutenir les gros travaux. Pilotés sur place par Savong, les chantiers successifs ont permis de vaincre la sécheresse en finançant une retenue d’eau et un système d’irrigation, de scolariser tous les enfants en édifiant une école primaire, de donner du travail aux filles et restaurer le savoir-faire ancestral en créant une école de tissage, d’apporter l’eau potable au village par la création d’un réservoir d’eau de pluie, d’encourager les initiatives des habitants avec l’aide de micro-financements, etc…

Aujourd’hui, les habitants du village ont retrouvé l’autonomie alimentaire et commencent à faire commerce de leur production (élevage de canards, plantation de manguiers, pisciculture, …). Cet équilibre en zone rurale reste encore fragile devant l’attrait souvent illusoire de la ville. Combien ont vendu leurs terres en espérant vivre mieux … avant de sombrer dans la misère des bidonvilles, la drogue ou la prostitution !

Cette histoire de cœur, de courage et de conviction nous a émus. La Fondation Servir a donc décidé de soutenir plusieurs projets dans ce village avec l’association Touk Méas – La Pirogue d’or :

Clôturage du réservoir d’eau et édification d’une fontaine
Constitution d’un fonds de micro-crédit