Aider des jeunes à devenir autonomes - Personnes aidées
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Aider des jeunes à devenir autonomes
Amandé OUEDRAOGO - Intendant du centre Buc Espoir
mercredi 13 janvier 2010
Amandé, intendant du centre Buc Espoir à Ouagadougou, évoque la vie du centre dont la vocation est de sortir des enfants de la rue, de les héberger, de les nourrir, de les socialiser, de les éduquer, de les scolariser et de leur apprendre un métier.
Amandé, quel est votre rôle dans le centre d’enfants des rues Buc Espoir ?
Mon rôle, en tant qu’intendant du centre, est de veiller à la bonne gestion du centre dans sa globalité. C’est-à-dire, je mets en place un système d’éducation avec les encadrants. Je m’occupe de la restauration des enfants et approvisionne le stock de l’alimentation dans le magasin. Enfin, dès qu’il y a des réparations ou retouches à faire au niveau du centre, je veille à ce que tout soit exécuté dans les temps.
Qui sont les enfants accueillis dans le centre ?
Les enfants viennent de divers horizons. Certains ont quitté la campagne pour gagner la ville pour des raisons familiales et d’autres sont ici à Ouagadougou mais, en quittant le cadre familial, ils se sont retrouvés à la rue. Nous avons entrepris une démarche auprès de ces enfants, c’est-à-dire les alphabétiser en leur donnant des notions de base, lire et écrire. Cela leur sera utile dans la vie quand ils seront grands. Nous avons aujourd’hui 5 enfants installés : 2 en couture, 2 en mécanique et 1 en soudure métallique. C’est heureux de voir que nous avons pu aider des jeunes à devenir autonomes.
Quels sont les ateliers que vous proposez au centre ?
La mécanique moto : il faut dire que le Burkina Faso est un pays livré par excellence aux deux roues et beaucoup de jeunes s’adonnent au métier de réparation des motos. C’est pourquoi, on a jugé nécessaire de mettre en place un garage motos et répondre à ces enfants qui veulent devenir mécaniciens. Ce sont souvent des petits génies, parce que rien qu’au bruit de la moto, ils peuvent localiser la panne. Ils sont capables de démonter la moto en pièces, puis la remonter et c’est OK. L’apprentissage de la mécanique moto ne doit pas excéder 6 mois.
Le centre Buc Espoir ne forme pas et n’aide pas uniquement des garçons. Il y a aussi des filles qui bénéficient des prestations du centre. On a 6 filles actuellement qui sont dans l’atelier de couture et qui apprennent le métier. Notre objectif c’est aider ces filles qui sont également en difficulté à devenir autonomes. Chaque enfant suit le maître dans la découpe et l’assemblage puis apprend à confectionner des spécimens. Au bout d’un an, le jeune peut tracer le vêtement sur le tissu, le découper et le coudre lui-même.
On a aussi un atelier de menuiserie pour que les enfants apprennent à travailler le bois et à fabriquer des chaises, tables, bancs et fauteuils pour la maison.
Pour le métier de la pyrogravure, il faut avoir un talent artistique, précisément être dessinateur. Pour mettre en exergue les connaissances, il faut du contreplaqué et un matériel pour dessiner les motifs.
Le centre compte-t-il développer de nouvelles activités ?
Nous avons aujourd’hui un centre de formation aux métiers, mais nous voudrions ajouter l’utile à l’agréable en construisant une école et donner un enseignement académique aux enfants, ce qui leur permettra de devenir les hommes de demain. Cette école que nous voulons mettre en place devrait contribuer à réduire le taux d’abandon des enfants dans la rue par les familles. De plus, nous voudrions agrandir la capacité de nos ateliers pour accueillir un maximum d’enfants. Comme dit l’adage, mieux vaut agir désarmé plutôt que de regarder impuissant !
Qu’aimeriez-vous dire à ceux qui vous écoutent ?
Nous sollicitons votre contribution afin que nous puissions donner un sourire à ces enfants. Juste une petite contribution leur permettra de devenir des hommes de demain. Si vous donnez aujourd’hui, c’est pour votre bonheur ; cela vous fera plaisir qu’un enfant de la rue d’aujourd’hui puisse entretenir et gérer une famille demain dans de bonnes conditions. Vos contributions sont donc les bienvenues. Je vous remercie.
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